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+ Eqko : une perspective plus quotidienne sur les avatars de nos sociétés...

8 décembre 2006

Déterminisme et feuilles de thé

Je sais, je sais, l'objectif d'un blog (même si personne ne le lit) n'est pas de développer une thèse complète mais plutôt de donner régulièrement un certain nombre d'informations, commentaires, etc. Le problème, c'est que la philosophie, fût-elle anthropologique comme celle que j'essaie de développer ici, ne se satisfait guère de morceaux d'arguments , que les arguments que l'on commence à développer s'avèrent parfois (souvent) faux, qu'il faut lire beaucoup pour comprendre un peu... Bref, comme les autres disciplines intellectuelles (comme la vie même?), la réflexion philosophique procède par à coups, par condensations successives, espacées d'intervalles plus ou moins longs de stase et de silence. Ce qui n'est pas dire que l'on ne pense à rien et je peux bien vous indiquer quelques-uns des sujets qui m'ont préoccupé au cours de cette période que j'évaluais subjectivement à deux semaines mais qui a bel et bien duré un mois.

Il y a d'abord eu quelques nouvelles, concernant notamment l'épigénétique, sur lesquelles j'aurai à revenir (quand j'aurai remis la main sur les références pertinentes)... Il y a aussi le sujet que j'avais abordé ("broché"...) dans mon dernier message (ou le précédent?) à savoir le débat entre Stephen Gould et Dennett sur la nature de la théorie de l'évolution. Bien que j'aie eu tendance jusqu'à présent à manifester une certaine aversion pour le discours de Gould, je commence à me demander si l'accent qu'il met sur l'histoire et la sélection de groupe n'a pas, finalement, une certaine importance. Du côté de Dennett dont je viens de lire le livre Sweet Dreams, Philosophical Obstacles to a Science of Consciousness, je dois dire que je n'ai pas trouvé les réponses que je cherchais et que j'ai eu du mal à "entrer" dans sa formulation typiquement analytique des (faux?) problèmes de la philosophie de l'esprit. Au point que je serais tentée de lui appliquer la splendide citation de James D. McCawley qu'il a placée en exergue de son livre Elbow Room (Les coudées franches? -- je ne sais pas si c'est traduit) sur le libre arbitre :

"Le philosophe, c'est celui qui présente un exposé sur le paradoxe du pendu dans un symposium sur la peine de mort."

Une réflexion qui souligne bien le problème de l'inutilité de certaines procédures et "expériences de pensée" utilisées en philosophie analytique et ailleurs, un problème également souligné par Marc Imbeault dans une récente conférence (La noblesse des fins) sur la torture.

Mais si je parle de Elbow Room, c'est qu'en effet la question du déterminisme est une question centrale pour la théorie de l'évolution et plus largement l'anthropologie et le matérialisme en général. Mais ce n'est évidemment pas un sujet que l'on peut traiter en un tournemain...

À suivre donc...

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