Eko

+ Eqko : une perspective plus quotidienne sur les avatars de nos sociétés...

10 février 2014

Sur la suppression de la distribution du courrier à domicile

Et si on arrêtait de chialer? Le gouvernement canadien a décidé d’abolir le service postal à domicile. Et alors? Franchement, combien d’entre nous reçoivent encore du courrier urgent par la poste à part de la publicité? Et combien en envoient?

Le principal argument en faveur de la distribution du courrier à domicile (et celui du NPD, en particulier) est que la suppression « néglige les besoins des aînés et des personnes à mobilité réduite ». Ce qui est vrai bien sûr si la boîte au lettres collective se trouve loin du domicile. Un autre argument est que les nouvelles boîtes vont déparer les trottoirs. Sans doute. Je suis sensible à ces arguments. Mais se pourrait-il qu’il existe des solutions moins coûteuses que la distribution à domicile qui répondent néanmoins aux besoins de tout le monde?

Personnellement, il me semble qu’une de ces solutions serait d’installer les nouvelles boîtes dans de petits commerces adjacents (dépanneurs, laveries, cordonniers et autres vendeurs de sushis, par exemple). On me dira qu’il n’y en a pas assez et pas partout. Sans doute mais peut-être l’indemnité, même minime accordée à ces commerces permettrait de développer le commerce de proximité? Et du reste, qui a dit qu’il fallait faire tout et tout de suite? (Les suppressions de postes qu’entraînera automatiquement une telle mesure devront de toute façon être étalées dans le temps.) Sans compter que les gens qui viennent chercher leur courrier auraient peut-être ainsi l’occasion de parler à leurs voisins… Et si une vieille dame ou une personne handicapée ne peut pas s’y rendre, peut-être un voisin pourrait-il proposer de le faire, en même temps que quelques courses, pourquoi pas? Parce que le temps où les facteurs représentaient un lien social (à supposer qu’ils l’aient jamais été au Québec) est bien terminé. Je ne connais pas mon facteur et je serais prête à parier que 80 % des Québécois ne  les connaissent pas non plus. Ou 90 % ou 99 %... Alors?

Parce qu’en dernier ressort, c’est une question de choix. La question n’est pas « Est-ce que nous aimons recevoir notre courrier à domicile? » mais c’est « Est-ce qu’il n’y a pas mieux à faire avec l’argent que ça coûte? » Et, selon moi, les réponses à cette question  ne manquent pas.


En conclusion, c’est sans doute le rôle de l’opposition de mettre de l’avant les côtés négatives des mesures gouvernementales mais ça n’interdit pas de faire preuve d’imagination… et de bon sens.  

Aucun commentaire:

Publier un commentaire