L'épigénétique...
Deux nouvelles sont tombées récemment concernant l'épigénétique. L'une concerne un médicament épigénétique, l'autre une prédisposition à l'obésité et (ou) au diabète. Cela prouve qu'à côté des reformulations qu'exige l'épigénétique au sein de la théorie de l'évolution et du rôle qu'elle peut jouer, notamment (comme je le soulignais dans mon livre) quant aux différences entre sexes, celle-ci fait d'ores et déjà partie de l'arsenal de la génétique et de la pharmacologie.
Mais qu'est-ce que l'épigénétique? En termes simples, l'épigénétique est l'étude de l'ensemble des facteurs qui gouvernent l'expression d'un gène (la génétique quant à elle s'intéressant à l'existence des gènes dans le génome de l'individu). Jusqu'à tout récemment, on pensait que les gènes étaient le seul vecteur de communication entre un individu et ses descendants. Ou bien l'individu héritait du gène ou non. Il apparaît maintenant qu'il peut hériter aussi d'un "code" déclenchant ou non l'activité de ce gène et même que le codage peut varier selon que le géniteur est un mâle ou une femelle -- ce qui étend considérablement le nombre de facteurs d'ordre génétique (au sens large, incluant l'épigénétique) qui peuvent influer sur les descendants. De plus, il est possible à un individu de transmettre une activation ou désactivation liées à son propre environnement et à sa propre histoire, ce qui a permis à certains de parler de "néo-lamarckisme" (mais Darwin lui-même acceptait l'idée que certains caractères acquis pouvaient être transmis et ni Darwin ni Lamarck ne disposaient des outils théoriques [biologie moléculaire; ADN] permettant de spécifier le mode de transmission). Quant aux modes de transcription et de transmission, ils seraient variés et reposeraient sur plusieurs mécanismes moléculaires.
Les scientifiques, on le voit, n'attendent pas que les discussions philosophiques soient closes pour se mettre au travail. On pourrait dire que (comme les mâles en général, et même si nombre de biologistes sont des femmes) les scientifiques s'intéressent plus à l'objet qu'au langage. Dira-t-on, inversement, que la philosophie -- et en particulier l'épistémologie -- n'est que jeux de mots? Question ouverte...
La seconde découverte, à savoir le rôle que pourrait jouer le poids de ses ancêtres pour l'obésité et (ou) la prédisposition au diabète d'un invidu, a aussi des conséquences du point de vue éthique. Serons-nous désormais responsables du poids de nos décendants? Après les conséquences de la génétique proprement dite -- que nous pouvons transmettre mais non modifier -- et celles de la gestation (syndrome d'alcoolisme prénatal, par exemple), sans parler du tabagisme passif, nos responsabilités explosent tandis que nous sommes de plus en plus conscients du fait que notre incapacité à mettre fin à nos addictions -- boulimie, cigarette et autres drogues -- ou à nos dispositions ou maladies mentales pourrait bien être elle-même génétique, épigénétique ou congénitale. La LIBERTÉ (majuscule) en prend un sacré coup. Ce n'est pas drôle, mais pas facile à contrer non plus...
Hey, I am checking this blog using the phone and this appears to be kind of odd. Thought you'd wish to know. This is a great write-up nevertheless, did not mess that up.
RépondreEffacer- David
Thanks for comment but... what do you mean by odd?
RépondreEffacerAlso you will be the first to know that I intend to comment more regularly actuality in my new rubric "Ethonographie quotidienne" That could be about maternity and babyboom, politics (from a somewhat anthropo-philosopbical perspective) genetics, etc.
I'm looking forward to read you.