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+ Eqko : une perspective plus quotidienne sur les avatars de nos sociétés...

28 juin 2010

Des limites de l’autonomie – financière ou autre

Demain n’est pas toujours demain, ce peut-être après-demain et parfois même la semaine prochaine… mais ceux qui ont déjà lu ce blog le savent!
Hier, avant-hier ou la semaine dernière, j’ai avancé deux thèmes sur lesquels je voulais revenir, l’autonomie et la discrimination dite « positive ». Commençons par le premier.
Je commence à être exaspérée d’entendre que les femmes ont gagné leur « autonomie » dès lors qu’elles disposent d’une certaines indépendance financière. On peut être indépendant financièrement sans être « autonome » (comme de nombreux hommes… et femmes!) et on peut être autonome sans être indépendant financièrement. C’est vrai dans le couple, dans la famille, dans l’entreprise, etc. Et les familles sont souvent aussi (ce qu’on oublie un peu vite) de petites entreprises et (ou) des centres d’entraide ou de soins. Pour bien voir ce que je veux dire, il suffit d’envisager les situations suivantes : les deux conjoints travaillent ensemble au sein d’une petite entreprise (paysanne ou autre); leur est-il possible d’être autonomes? indépendants financièrement? Une femme ou un homme reste à la maison pour s’occuper des enfants : est-il-elle autonome? Un couple s’occupe de ses parents âgés, deux ami(e)s fondent une entreprise, adoptent un enfant, achètent en commun un condo ou une maison… Les situations abondent où il me semble que l’on peut être (relativement) autonome sans être indépendant financièrement.
Mais il y a plus. Je me demande en effet si cette notion d’autonomie elle-même n’est pas pernicieuse. Je n’ai personnellement jamais rencontré de personne parfaitement autonome, seulement des gens qui – volontairement ou non – « oublient » qu’on les a aidés et qu’on les aide encore de diverses façons. Quant à l’indépendance financière, il me semble que la crise des surprimes a bien illustré ce qui quand on y réfléchit est une évidence : aucun d’entre nous n’est totalement indépendant financièrement. Que l’État dans lequel nous vivons, notre fonds de pension, notre entreprise ou notre secteur économique s’effondre et notre indépendance vole aussitôt en éclat. Inutile de donner des exemples, il suffit de lire les journaux…
Il me semble que plutôt que d’attacher autant d’importance à une autonomie factice, il est plus profitable de se préoccuper de la qualité de nos relations, de ce qu’elles nous apportent et aussi de ce que nous pouvons faire pour les améliorer. Le problème n’étant pas ici de nature morale mais de l’ordre des faits : que nous le voulions ou non, nous dépendons les uns des autres et ne pas en prendre conscience ne protège nullement des conséquences. Pour revenir sur la question spécifique des relations entre hommes et femmes, ce problème se conjugue avec ce que l’on pourrait appeler refoulement (ou forclusion) du travail féminin traditionnel. Même si les féministes – du moins certaines – ont en leur temps insisté sur le fait que les femmes « travaillaient » même si elles n’étaient pas salariées, tout se passe aujourd’hui comme si ce travail était devenu invisible, à tel titre que les deux conjoints sont censés l’assumer comme « en passant », en plus de leur journées de travail. Je sais bien que nous disposons aujourd’hui de toutes sortes de gadgets électroniques censés* alléger le travail ménager mais il y a lieu de se demander si les contraintes modernes (paperasse, rendez-vous, horaires, éloignement, etc.) n’ont pas considérablement grugé ce qui est ainsi gagné. Mais surtout, les femmes étaient dans le passé les spécialistes des relations, que ce soit avec la famille élargie, les amis, les amis des enfants, les relations de travail, ou autres. Il me semble donc que cette notion d’autonomie fait l’impasse sur tout un volet de la vie familiale.
Bien entendu, il faudrait préciser cette notion de « spécialiste des relations » et aussi se demander si la confusion entre travail et travail rémunéré n’a pas une portée plus vaste, et ne tend pas à dévaloriser de nombreux secteurs de l’activité humaine parmi les plus « humanisants ». Mais ce sera pour une autre fois (et je ne dis pas demain!). 

* "censés" et non "sensés" comme je l'ai écrit précédemment! (Merci Cécile!) car "sensés" ils ne le sont guère même s'ils peuvent être utiles. Mon arrière grand-mère (qui avait connu les deux guerres mondiales -- la dite "grande" et la deuxième) considérait l'invention de la machine à laver comme la plus grande du siècle. Et je dois dire que pour ma part, lorsque j'ai eu mon premier congélateur, je me suis assise devant avec mon mari et nous l'avons contemplé (avec les pizzas congelées bien rangées à l'intérieur) comme si c'était la télé... Et je ne parle ni du micro-ondes sans lequel mon fils n'aurait probablement pas survécu (comment fait-on réchauffer les petites purées et les biberons sans micro-ondes? Oui, je sais, on allaite, mais pas forcément toute la vie, et pour les petits pots...) Et pour boucler la boucle, le miracle de l'année (ou de la précédente) : l'aspirateur-robot, Roomba pour ne pas le nommer... Comment parler de ce qu'on aime (oui, c'est vrai, je lui parle!), essayez-le...

18 juin 2010

La fin des hommes?

Décidément, on dirait que mon blog ne veut plus me revoir. Plus rien ne marche aujourd’hui…

MON blog ne veut plus de MOI!!! Ou alors c’est ma souris ou mon ordi… What? Well, enfin, passons…

Dommage parce qu’il y avait ce matin une intéressante (quoique courte) discussion à l’émission de Christiane Charrette sur la question des hommes. Titre : La fin des hommes ou quelque chose comme ça avec des intervenants que je ne connaissais pas du tout – Émilie Dubreuil, Nathalie Collard et Fred Savard – mais avec lesquels je me suis trouvé étonnamment d’accord. Étonnamment parce que, pour une fois, on sortait de la vulgate féministe et de la posture « sexe contre sexe ».

Parmi ces points, l’idée que les femmes aussi (eh oui!) ont intérêt à ce que les hommes ne soient pas laissés pour compte, d’autant plus que des études menées dans plusieurs pays ont montré que les femmes recherchaient un conjoint dont les capacités intellectuelles soient au moins comparables aux leurs (et j’ajoute, bien que les participants n’en aient pas fait mention, des moyens qui soient également supérieurs aux leurs) ce qui pose évidemment des problèmes si les hommes « restent en rade » dans le système scolaire et (ou) ont des revenus inférieurs à ceux des femmes (ce qui n’est pas le cas actuellement en moyenne mais pourrait le devenir…

Je partage également l’écœurement généralisé par rapport aux pubs sexistes visant à montrer les hommes comme des incapables (incapables de monter une étagère IKEA) ou des animaux domestiques (pub sur les chats)… Est-ce que ce genre de pubs est réservé au Québec ou en trouve-t-on aussi ailleurs?

Consensus encore (avec et entre les intervenants) sur la nécessité d’adapter (ou de ré-adapter) l’école aux garçons et (ou) d’utiliser leurs qualités « viriles » à bonne fin… Enfin, je ne me souviens pas de tout. Demain, j’aimerais revenir sur deux thèmes qui m’ont un peu fait « tiquer » : la confusion entre autonomie financière et autosuffisance et la question de la discrimination dite « positive ».