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+ Eqko : une perspective plus quotidienne sur les avatars de nos sociétés...

29 avril 2011

Mulcair président et le raisonnement de Marcelline

L’autre jour, en remontant l’avenue du Parc, j’ai eu l’occasion de contempler à satiété, et même ad nauseam, compte tenu de la vitesse à laquelle on avance sur Parc) les affiches de Thomas Mulcair. Et son sourire! C’est un sourire assez discret mais, peut-être influencée par les récents sondages, je n’ai pu m’empêcher d’y lire aussi une certaine ironie. Les sondages avaient déjà commencé à démontrer l’ascension en quelque sorte « irrésistible » du NPD tandis que la popularité du gouvernement de Charest ne cesse de s’effriter, même s’il est sorti du champ des radars pour quelques temps… Mulcair, pensais-je a bien réussi son coup!
  
Quelques tours de roues plus loin, une idée, ou un slogan ou – pardonnez mon langage – un flash, m’a traversé l’esprit « Mulcair président! » Vous avez dit bizarre? C’est ce que je me suis dit aussi dans un deuxième mouvement. Il arrive en effet que l’on ne pense pas vraiment ce que l’on pense, que la pensée affleure – éclate – comme une bulle d’air à la surface de l’eau, et c’était le cas ce jour-là. Je sais bien que nous n’avons pas de président, mais… premier ministre peut-être? Certainement pas tout de suite. Il n’est pas le chef de son parti (c’est Jack Layton) et si celui-ci a été durement frappé par la maladie dernièrement, le moins qu’on puisse dire est que cela ne l’a pas totalement abattu. Je n’ai pas non plus de raisons de penser que M. Mulcair tente un putsch contre M. Layton. Du moins pour l’instant. Mais si l’on suit le raisonnement de mon amie Marceline, peut-être un peu plus tard…

Le raisonnement de Marceline

En Inde, l'impact meurtrier d'un insecticide…


Selon Mediscoop…

Le Monde se penche sur « l’impact meurtrier d’un insecticide » en Inde. Le journal remarque ainsi : « Malgré des pressions croissantes de la population, le gouvernement refuse d'interdire l'endosulfan. Dans les plantations [de noix de cajou] du sud de l'Inde, on l'appelle le "spray de la mort" ».
« L'endosulfan, un insecticide introduit dans la péninsule dans les années 1950, aurait causé la mort de 500 habitants. […] Quatre mille habitants [du nord du Kerala] exposés à ce pesticide souffrent de malformation, de cancers et de troubles neurologiques », 
note le quotidien.
Le Monde rappelle que « cet insecticide a été interdit au début des années 2000 [dans deux Etats de l’Inde] comme dans 87 pays dans le monde. […] Mais New Delhi réclame des preuves scientifiques supplémentaires avant de prendre sa décision » au niveau national.
Le quotidien observe que « les effets de cette substance chimique, au moins dans le Kerala, sont pourtant connus depuis une vingtaine d’années. […] Pour les scientifiques, la dangerosité de ce produit, encore utilisé aussi en Chine et en Afrique, n’est pas discutable ».
Le Monde remarque que « les intérêts économiques sont importants », indique que « l’Inde justifie son refus d’interdire le produit par l’absence d’alternative bon marché », puis fait savoir que « des associations ont déposé, mardi 26 avril, un recours devant la Cour suprême de justice dans l’espoir que celle-ci ordonne l’interdiction de l’insecticide. Cette décision ouvrirait également la voie au versement de compensations financières pour les victimes ».
Le journal note par ailleurs que « les dangers de l’endosulfan [seraient] bientôt reconnus internationalement », expliquant : « L’endosulfan va-t-il venir rejoindre la liste des polluants organiques persistants interdits par la convention de Stockholm ? Réunie à Genève, la 5ème conférence des parties de la convention a fait du sujet l’enjeu principal de ses discussions. Une majorité de gouvernements est en faveur d’un bannissement de cette substance ».

No comment si ce n’est pour verser cet entrefilet au dossier de l’amiante : l’Inde est-elle vraiment en mesure d’en réglementer l’utilisation?

15 avril 2011

Médecins en "région" : un problème au Québec... et en France!

Lu dans Mediscoop : 
« Déserts médicaux : des incitations très coûteuses, pour un résultat modeste »
Les Echos, La Croix, Le Monde
Les Echos observe que « la lutte contre les déserts médicaux n'avance que très lentement ».
« Le constat est connu : les médecins commencent à manquer dans certaines régions, surtout des campagnes isolées et des banlieues difficiles, […] et le problème risque de s'aggraver rapidement avec les départs en retraite », 
note le journal.
Le quotidien rappelle que « pour y remédier, le Parlement avait décidé, en 2009, de mettre à l'amende les praticiens qui refuseraient de prêter main-forte à leurs collègues dans ces zones de pénurie. Devant la levée de boucliers des médecins, l'exécutif a renoncé à mettre en application cette mesure ».Les Echos indique ainsi que « mercredi soir, les députés ont abrogé le texte en question, avec le soutien du gouvernement, mais les débats ont été animés ».Le journal se penche en outre sur les « mesures incitatives, [qui] étaient au menu des négociations entre l'assurance-maladie et les syndicats de médecins hier. Depuis 2007, les praticiens qui s'engagent à exercer au moins 3 ans dans les déserts médicaux reçoivent une prime représentant 20% du montant de leurs honoraires », explique le quotidien.
Les Echos retient que « les zones défavorisées ont bénéficié d'un apport net de l'ordre de 50 médecins, ce qui représente 3% d'effectifs en plus, alors qu'ils stagnaient ou reculaient les années précédentes. Mais cette mesure est coûteuse : 25.000 euros en moyenne par praticien, soit près de 20 millions d'euros par an ».Le quotidien fait savoir que Frédéric Van Roekeghem, directeur général de l'assurance-maladie, « propose de réformer [le dispositif], notamment en plafonnant le montant de la prime. Les syndicats l'accepteront-ils ? Difficile de le savoir, car la négociation commence très mal », poursuit le journal.

La classe moyenne chinoise se manifeste

Sous le titre «Les consommateurs chinois exaspérés par les scandales alimentaires, Médiator rend compte d'un article du Monde sur la «grogne» des consommateurs chinois face aux malfaçons dans l'alimentation. 


Le Monde évoque en effet un « printemps des scandales alimentaires en Chine : dernier en date, des petits pains à la vapeur vendus dans les supermarchés à Shanghai, et dont le fabricant avait altéré la composition : de la teinture jaune avait été ajoutée pour que les petits pains aient la couleur du maïs, et toutes sortes de composants chimiques n’étaient pas indiqués sur le paquet ».
Le journal relève que « les contrôles n’empêchent pas les malversations », indiquant que « fin mars, du porc au clenbutérol, un additif à usage vétérinaire, aussi utilisé par les culturistes, a été découvert. […] Des centaines de personnes étaient déjà tombées malades après avoir mangé du porc au clenbutérol à Shanghai en 2006, puis dans la province du Guangdong en 2009 ».Le Monde note que « conscientes de la grogne populaire, les autorités chinoises font montre de diligence » et lancent des enquêtes. Le quotidien aborde toutefois des « obstacles » et relève, dans l’affaire du lait contaminé à la mélamine, que « les parents d’enfants qui se sont retrouvés avec des calculs rénaux n’ont pas pu intenter de procès – les tribunaux les ont rejetés, et les avocats ont été intimidés ».
« Forcés d’accepter le système de compensation mis en place par le gouvernement, ils dénoncent aujourd’hui sa rigidité. Et beaucoup se plaignent de ne pouvoir se faire rembourser les frais médicaux », 
continue le journal.


La classe moyenne chinoise prend de plus en plus de place, et ce sur un thème tout à fait typiques des classes moyennes (surtout américaine)... la consommation. Mais évidemment, il est aussi question de santé et d'enfants, sujets émotifs s'il en est (surtout en Chine, où comme on le sait on ne peut avoir qu'un -- ou parfois deux -- enfants). À suivre... 

14 avril 2011

Le Figaro - Sciences : Schizophrénie : l'aide des cellules souches

Le Figaro - Sciences : Schizophrénie : l'aide des cellules souches

À la fois un espoir pour les schizophrènes (et leur famille) et une leçon d'humilité pour tous ceux qui pensent que les maladies mentales "c'est dans la tête"... Évidemment que c'est dans la tête! Mais qui a dit qu'il était plus facile de contrôler sa tête que ses muscles? (surtout que les muscles sont contrôlés par la tête...)
Je sais bien que la plupart des gens n'osent plus exprimer ce genre d'opinions à voix haute (quoique...) mais il suffit de voir leurs réactions vis-à-vis de la dépression, de l'hyperactivité, etc. pour s’apercevoir que l’idée de soigner les maladies mentales reste largement tabou. Dito pour le débat sur la cigarette, dont il semblerait que la nicotine améliore les symptômes dépressifs, et notamment ceux des schizophrènes, au point que certains médecins considèrent qu’il s’agit d’une forme d’automédication (peut-être pas la meilleure pour les poumons mais est-ce vraiment le problème pour les gens sérieusement déprimés?).
Bref, non seulement une prodigieuse réussite technique, un espoir « fou » pour certains, mais aussi une réserve de questions philosophiques et éthiques sur la question du déterminisme sous toutes ses formes…

12 avril 2011

Pétrole: l'Equateur lance un défi aux pays industrialisés | YOUPHIL

Pétrole: l'Equateur lance un défi aux pays industrialisés | YOUPHIL
... Il n'y a pas tant de bonnes nouvelles... Je ne sais pas si ça va marcher mais si le projet est accepté comme une sorte d'équivalent-pétrole par les pays développés, pourquoi pas? Un nouveau modèle de développement?

Le goudron et les plumes

Un Extrait de l'article « Le goudron et les plumes » de Christian Rioux paru dans le Devoir ( accessible aux abonnés seulement) :
"Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas ces réactions outrées alors que Bertrand Cantat n'est ni un tueur en série ni un criminel nazi. Si les mots « homicide involontaire» ont un sens, c'est qu'ils désignent autre chose qu'un meurtre crapuleux et prémédité. C'est du moins ce qu'ont conclu les juges de Vilnius qui ont condamné Cantat à huit ans de prison et les magistrats français qui lui ont accordé une libération au bout de quatre ans. Qui sommes-nous et quelle connaissance véritable avons-nous de ce drame pour écarter leurs décisions du revers de la main?

Les réactions outrées à la venue de Bertrand Cantat au Québec sont inquiétantes. On se demande où s'arrêtera ce moralisme ambiant qui monte des fins fonds de l'Amérique, comme l'ont fort bien compris le National Post et l'ADQ, qui veulent s'en faire l'écho. Cette façon de réagir nous rapproche des mouvements rigoristes que l'on trouve dans une certaine droite religieuse américaine. Il participe de cette opinion de plus en plus répandue selon laquelle la justice des juges ne suffit plus. Il faudrait y ajouter la double peine, celle de la vindicte populaire. Bref, le goudron et les plumes.
Dans le contexte du Québec, ce moralisme ambiant rappelle une autre époque. À défaut de pouvoir s'affirmer dans le monde comme une entité autonome et indépendante, le Québec a longtemps cherché sa voie dans une posture morale et un certain messianisme. Dans les années 50, nous avions des milliers de missionnaires qui parcouraient le monde. Aujourd'hui, nous avons des travailleurs humanitaires. N'aurions-nous condamné la morale de l'Église que pour mieux la remplacer par un moralisme insidieux qui pénètre partout? On a parfois l'impression qu'à défaut de pouvoir changer les choses, le Québec se réfugie dans une sorte de grandeur morale qui serait censée le distinguer du reste du monde. Hier, le messianisme catholique; aujourd'hui, le pacifisme ou le féminisme exacerbé. [...] 
L'histoire nous joue des tours. [...]"

Christian Roux a aussi parlé de la question (ainsi que de l'interdiction du voile intégral en France) ce matin à l'émission de Christiane Charette, ce matin, et je trouve qu'il a une vision assez juste... La question de savoir si -- et comment -- une morale parfois obtuse obscurcit l'ensemble des problèmes politiques est d'actualité ainsi que celle des liens "coupables" qu'entretient depuis le début le féminisme nord-américain avec le puritanisme...